En attendant, c'était elle toute seule qui avait choisi les fleurs et les graines. Elle savait déjà précisément ce qu'elle voulait en faire. Moi, dans l'histoire, j'étais tout juste bonne à m'entendre dire :
« Désherbe ici ! » ;
« Creuse là ! »…
Elle ne se donnait même pas la peine, quand elle me disait de creuser, de m'informer de ce qu'elle comptait mettre dans le trou. J'étais juste son larbin.
Si j'acceptais de désherber, voyant un joli pissenlit, j'arrachais tout autour de lui en le préservant bien soigneusement. Ma mère passant derrière, elle arrachait mon pissenlit. Il n'y avait aucune place dans son jardin pour ma créativité, pour ma sensibilité. Alors, son jardinage, elle pouvait se le garder, je n'en voulais pas. Ses géraniums, ses hortensias, je les trouvais moches. Moi j'aimais les coquelicots et les chardons. Ça pique, les chardons ? Oui, les roses aussi mais les chardons, c'est somptueux alors que les roses, c'est grotesque.
extrait de En vacances avec ma mère
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