Ma mère s'était attendu à ce que j'interprétasse le caprice de l'enfant comme les adultes l'envisagent, c'est-à-dire comme une sorte de mensonge inventé pour embêter les adultes et essayer de leur soutirer quelque chose. Selon cette version du caprice, j'aurais pu dire : « je vais pleurer » d'une voix taquine accompagnée d'un sourire malin, comme une menace à laquelle je savais qu'on serait obligé de céder.
Mais ça, encore une fois, c'est la façon de voir des adultes, la façon de voir des autres, de ceux qui ne sont pas Berthe, qui la jugent de l'extérieur et ne la comprennent pas. Il voient en elle une sale môme capricieuse mais ils n'ont pas la moindre idée de ce qu'elle ressent.
Moi, si je voulais l'incarner, je devais ressentir les choses comme elle. Ce n'était pas compliqué puisque j'avais le même âge qu'elle. Je savais combien je pouvais me sentir malheureuse et angoissée quand on m'accusait de faire un caprice.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire