« Sur la bouche ! Embrasse-le sur la bouche ! »
Certains garçons allaient peut-être avoir besoin d'un peu de temps pour comprendre mais moi, ça y était, j'avais transmis mon message d'amour, je n'avais plus rien à faire là. Sans dire un mot de plus, sans regarder personne, je marchai dignement vers la porte, jusqu'à ce que j'entendisse derrière moi :
« J'te casserai la gueule pour c'que tu viens d'faire. »
Je repris mon petit trot pour m'éclipser au plus vite, avant que les copains d'Éric ne l'eussent lâché ; je dus, toutefois, ralentir mon allure pour passer sur la pointe des pieds devant la porte qui menait aux chambres des moniteurs, qui ne s'ouvrit pas ; je rejoignis enfin mon lit dans le dortoir bleuté et glacial des petites filles méchantes et m'y endormis.
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