Nous vîmes paraître un énergumène qui ne ressemblait pas à nos profs ordinaires. D'ordinaire, dans cette institution catholique pour jeunes filles, les profs étaient soit des dames, soit des bonnes sœurs. Qu'est-ce qu'il faisait là, ce gars en tenue décontractée ? Était-ce le jardinier qui s'était perdu ?
C'était un petit mec au bronzage qui sentait bon le sable chaud, des mèches de cheveux décolorées par les embruns estivaux ; en survêtement, un sifflet autour du cou. Il balaya notre classe du regard, derrière un sourire crâneur qui en disait long sur les sentiments que lui inspiraient le fait d'avoir décroché un job de prof dans une école de filles.
Il ferma la porte derrière lui, marcha jusqu'au tableau en roulant des mécaniques pour bien montrer ses petits muscles ; puis il se présenta à nous : monsieur Bébert, professeur de gymnastique.
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