Madame la principale se rendit alors auprès de la seconde fille qui ne portait pas de tablier. C'était Anne-marie, la copine de Murielle.
Anne-Marie attendait madame la principale son carnet de correspondance entre ses mains. Elle le lui tendit en disant, ennuyée :
« J'ai pas d'tablier. Mes parents n'ont pas les moyens d'm'en acheter. »
Émue, madame la principale repoussa doucement le carnet de correspondance avec la paume de sa main en murmurant :
« Laissez ! »
Oui, maintenant, je me souvenais : c'était Anne-Marie, la première que j'avais vue à Voisenon sans tablier. Jusque-là, si un adulte de l'école lui en parlait, je l'avais toujours entendue répondre qu'elle l'avait oublié chez elle.
extrait de Les chaises musicales
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire