Ma mère était silencieuse et immobile, les yeux fixes et grand ouverts, l’air livide. Il faut dire que j’étais allée drôlement loin dans l’absurdité et l’ignominie. C’était pas de ma faute ! Elle m’avait poussé à dire ce qui me passait par la tête ; alors, j’avais dit n’importe quoi. Si cette idée m’était venue à l’esprit un autre jour, quand je réfléchissais toute seule, je l’aurais rejetée sans lui accorder le moindre crédit.
Pour me rattraper, j’ajoutai :
« Je sais bien que ça n’existe pas. C’est dans mes pires cauchemars. »
Ma mère me répondit d’un ton sévère :
« Si, ma petite fille, ça existe. Ça s’appelle l’avortement et c’est la seule réponse parentale à une grossesse prématurée. »
extrait de Le comble de l'horreur
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