Plus ça allait, plus il m'apparaissait que les raisons étaient minimes. À l'évidence, les filles prenaient soin de ne pas refaire les choses que j'avais dénoncées comme étant les raisons de mes larmes. Cherchaient-elles à me coincer pour pouvoir dire que je pleurais sans raison ? Que j'étais folle ?
Des raisons, j'en avais toujours à donner à Anne et Fabienne, mais elles étaient de plus en plus minces, jusqu'à en devenir absurdes, genre : une fille était passée devant moi et elle avait poussé ma règle, elle l'avait fait glisser de dix centimètres sur la table.
« C'est pour ça que tu pleures ? »
demandèrent Anne et Fabienne, d'un ton toujours égal.
Ben oui. Oui parce que cette fille n'était pas ma copine. Alors, pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi touchait-elle à mes affaires, sinon pour me chercher des histoires ?
Personne ne répondit rien. Personne ne se moqua de moi. On écouta mon explication, on se tut et on me laissa tranquille.
La seule qui me dit :
« Ça va pas, dans ta tête ! »
c'était moi-même.
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