Pourtant, le jour suivant, Françoise vint encore sonner au portail pour demander si je pouvais venir jouer avec elle. Rien de tel pour mettre ma mère en colère ! À tous les coups, ça allait me retomber dessus. Il avait suffit que ma mère m'eût lâchée un instant pour que je fusse allée m'aquoquiner avec une mauvaise fille qui passait son temps à traîner dans les rues. Si je ne voulais pas que mes journées à venir ne fussent maussades et pleines de gifles, j'avais intérêt à me détourner de
cette Françoise, comme disait péjorativement ma mère. Et si je consentais à renier ma copine pour être agréable à ma mère ? Eh bien, j'allais passer toutes mes vacances à tourner en rond dans le jardin, à attendre ; pour, au final, m'entendre dire que je m'étais vaguement fait une copine dans Cesson mais que j'avais préféré rester à la maison parce que j'étais sauvage.
Oui, voilà comment ça fonctionnait, avec ma mère. Si je ne le comprenais pas bien quand j'avais cinq ans, à huit ans ça devenait parfaitement clair.
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