diffusion du livre d'Angélique Andthehord
SEX AND DESTROY Un nouveau son rock ?
Nouvel extrait vendredi 3 février 2023. Bonne lecture !

chapitre 13 L'épreuve de la séparation extrait 46

Je n'étais pas contente parce qu'en faisant leur jardin carré, mes parents me privaient du Cesson que j'aimais, de sa nature sauvage, gracieuse, puissance et habitée. En disant cela, je me comprends mais sans doute faut-il que j'explique à mes lecteurs pourquoi j'ai attribué ces qualificatifs à la nature.
• Gracieuse. Tout ce qui jaillit de la nature est beauté, qu'il s'agisse des animaux : les courbes d'un cheval, le pelage d'un chat, les ailes des papillons, le chant des oiseaux… ou qu'il s'agisse de la flore ; tout est étonnamment somptueux. Toutes les herbes qui poussent spontanément se mêlent entre elles avec un art mystérieux qui subjugue le regard. Faire du jardinage devrait simplement consister à essayer d'apporter une petite touche subtile à ce tableau divin, à s'associer à la nature et se laisser enseigner par elle pour co-créer sa magnificence.
• Puissante. Moi qui étais habituée à être enfermée à Courbevoie, ou dans l'appartement ou dans l'école, quand j'étais à Cesson, les pieds et les mains dans la gadoue, le plein air qui pénétrait ma peau, la pluie et le soleil qui me lavaient les cheveux, je la sentais, la puissance de la nature. J'ai beau ne pas avoir de racines au bout de mes doigts de pieds, le jardin me nourrissait de sa force comme son propre enfant.
• Habitée. Par qui ? Par quoi ? Selon toute logique, on peut dire que le jardin est habité parce qu'on y voit : ses plantes, ses petits animaux et par nous-même, évidemment mais il y a autre chose, comme le sentiment subtil d'une présence ici, dans un buisson ou bien là, dans un renfoncement. Sont-ce des esprits de la nature ? Je n'en sais rien mais il y a quelque chose, de discret, de caché et c'est ce quelque chose qui fait l'âme du jardin.

extrait de Mon Cesson

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