Il me lâcha les mains, je me sentis dégringoler et soudain retenue dans le vide par les mains de tous les vautours qui me tiraient dans tous les sens comme s'ils voulaient m'arracher les bras et les jambes.
C'était terrifiant mais, curieusement, je n'avais pas peur pour moi-même. On aurait dit que ma dernière avait sonnée, que j'étais tombée dans un piège dont aucune fille ne ressort indemne mais c'est pour les autres filles que j'avais peur, comme si le danger était plus grand pour les autres que pour moi.
Je n'en menais pas large tout de même, me sentant victime d'une violence collective qui se faisait d'autant plus virulente que je restais sans réaction. J'essayais de mettre de l'ordre dans mes pensées : j'étais dans les hauteurs du temple ; j'étais au milieu des vautours pour avoir été fidèle à mon mari ; j'étais dans la vision pour avoir obéi à mon père. Je n'avais rien à me reprocher, mon âme était pure. il ne pouvait - il ne devait - rien m'arriver.
Du coup, je criai, pour être entendue au milieu du tumulte :
« J'ai rien fait d'mal ! Si j'meurs, vous devrez en répondre. »
À ces mots, les vautours prirent peur et me lâchèrent.
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