Je passai à Voisenon une année atroce, continuellement moquée, insultée, humiliée, rabaissée (mais jamais frappée). Toute l'année, je cherchai le moyen d'en sortir, de devenir « normale » mais je n'y parvins pas. Mon cerveau était en bouillie.
J'avais hâte que l'école fût enfin terminée, pour toujours. Si seulement les grandes personnes avaient pu avoir le déclic qui leur aurait permis de comprendre que je ne voulais pas être à l'école !
Le soir, après l'école, je ne m'occupais plus du tout de ces punitions rituelles infligées à tous les enfants qui ont commis le crime de passer leur journée à l'école au lieu de marcher sur le chemin de la vie ; punitions nommées par les grandes personnes : « devoirs à rendre pour tel jour ». Je ne pris même jamais l'habitude de les noter sur mon cahier de texte. Je l'avais fait, durant les premiers jours qui avaient suivi la rentrée des classes, mais mon problème obscur s'était manifesté dans la classe avant que cela ne devînt une habitude. Maintenant, c'était fini. Le soir , quand je rentrais à la maison , je posais mon cartable dans un endroit de ma chambre où mon regard n'allait jamais.
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