« Bah ! Èe fait c'qu'èe veut, c'est son jardin. Qu'est-ce que ça peut t'faire ? Allez, viens jouer ! »
Heureusement qu'elle était là, Françoise !
Détourner mon regard du jardin, l'abandonner aux cruelles mains d'adulte de ma mère et l'oublier, c'était tout ce que j'avais pu faire. Mon Cesson, il existait toujours malgré tout… ailleurs, dehors, sur les talus, le long des chemins, dans le petit bois où j'aimais me promener seule, et aussi au milieu des enfants de mon âge qui jouaient avec moi comme si j'étais des leurs.
Même, plus tard, quand Muriel la bouseuse me dit :
« Va-t'en, La Parisienne ! »
j'étais des leurs parce que j'étais prise à parti dans ces petits conflits amicaux qui rythmaient leur histoire enfantine.
C'est ça, l'esprit de la campagne.
extrait de Les mauvaises fleurs
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