Quelle frénésie dans cette salle ! Certes, elle était beaucoup plus petite que la nôtre et cette exiguïté n'était pas pour inciter à la sérénité mais ses habitants n'y paraissaient pas disposés, de toute façon. Aucun garçon - absolument aucun - n'était sagement dans son lit. Ils étaient, dans le plus grand désordre, assis sur les chaises, les tables de nuit, à plusieurs sur un lit et… Ah ! si, il y en avait un qui était allongé sur… un… lit… en plein milieu de la pièce… Éric ! Les bras et jambes écartelés, maintenus par d'autres garçons.
Il se débattait tant qu'il pouvait, le visage écarlate, et vociférait :
« J'vais tous vous casser la gueule. Lâchez-moi ! »
Mon Dieu ! Même l'atmosphère de la pièce qui, théoriquement, aurait dû être transparente, je la voyais rougeoyante. Le sort que j'avais jeté au buisson, quelques heures plus tôt !
C'était pour rire. J'voulais pas qu'ça s'passe en vrai !
Moi qui, tout à l'heure, me fichais des filles et de leurs manières effarouchées, je dus bien reconnaître en moi-même que je l'étais, effarouchée, dans toute ma féminité. J'étais à deux doigts de prendre la fuite et retourner me réfugier au fond de mon lit.
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