Qu'est-ce que je devais faire pour faire comprendre aux adultes que je n'étais pas à ma place à l'école ?
Qu'il fût maladroit de chercher à se faire comprendre par la désobéissance, ça, je le comprenais. En règle générale, la désobéissance n'a pour effet que de braquer les adultes et, après, ils refusent d'entendre raison. C'est pourquoi il vaut toujours mieux être obéissant et les laisser assumer la responsabilité de leurs ordres. Il faut être sage et patient et, tôt ou tard, on arrive à trouver un moment où les grandes personnes sont en assez bonnes dispositions d'esprit pour entendre nos demandes, en tenir compte et réajuster leurs exigences. Ça marche à la maison, avec les parents qui n'ont pourtant pas de diplômes pour exercer leurs fonctions. Pourquoi cela ne marcherait-il pas à l'école oò les grandes personnes qui exercent sont tenues pour exemple en matière d'intelligence ?
Moi, je ne désobéissais pas, je pleurais. À chaque récréation, j'allais m'asseoir là, sur ce gros tronc d'arbre couché, en bord du chemin, et je pleurais, pleurais, pleurais jusqu'à la fin de la récréation. Chaque professeur qui entrait dans l'établissement passait devant moi et me regardait pleurer tous les jours ; ou passait sans me regarder, n'importe. Moi, je ne désobéissais pas, je ne perturbais pas les cours ni ne faisais rien de mal. J'exprimais mon désarroi de façon passive, pacifique et sincère. Alors, ils allaient bien finir par comprendre que ça n'allait pas, qu'il ne fallait pas me retenir.
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